On va voir ensemble quelques trucs tout simples et des exercices pratiques pour améliorer ses propres solos de guitare. C’est très dur de composer des solos originaux qui ne soient pas ennuyeux ou trop ressemblant à des trucs connus.

Généralement l’idée est de partir des gammes que l’on connait mais j’ai toujours trouvé difficile de me sortir des schémas et des patterns habituels. Je me retrouvais donc toujours à jouer un peu les mêmes plans…

Ma pratique des gammes a toujours été trop monotone, j’apprenais les formes une par une, et quelques plans. Au final je savais jouer mes gammes à toute vitesse, mais toujours en suivant le même schéma, et ça m’avait enfermé dans des boites desquelles j’étais incapable de sortir.

Pour varier ses plans et être capable d’inventer des solos riches, intéressants et surtout beau, il faut savoir découper, faire rythmer ses mélodies et faire respirer son jeu pour un phrasé plus fluide.

On voit ça tout de suite.

 

1. Jouer sur les notes cibles

Un solo doit généralement partir d’une phrase d’accroche, un riff catchy qui restera en tête, et on construira notre solo à partir de ça.

Puis, il faut faire en sorte de bien ressentir que sur chaque temps fort, la mélodie atterrit sur des notes qui s’adaptent bien à la grille d’accords. C’est ce qui s’appelle jouer sur les notes cibles : on sélectionne, sur les temps fort, des notes ayant une relation forte avec l’accord en cours. Par exemple, sur un accord de La mineur, on jouera un La (la fondamentale), un Do (sa tierce), ou un Mi (sa quinte).

Pour simplifier, on peut dire que jouer l’une des notes de l’accord en cours sur les temps forts permet d’avoir une bonne cohérence mélodique, ce qui assez flatteur pour l’oreille de l’auditeur, son oreille sera « attirée » par une note cible.

Quand l’auditeur est capable d’anticiper la cible de la mélodie, c’est là où il devient acteur de la mélodie, et c’est de genre de trucs qui fait qu’une mélodie se retient.

Au passage, ici, j’ai utilisé quelques slides, qui donnent de la vie au solo.

 

Exercice 1 : jouer un solo de 4 mesures avec ces contraintes :

  • Le solo commence et se termine par la tonique de la gamme
  • Le solo utilise les trois formes de la gamme présentées dans le schéma, on ne reste pas coincé dans la même boite !
  • Le solo comporte au moins deux slides

Ma grille : B – G#m – C#m – F#

 GUITAR_SOLOS_01

2. Faire respirer son solo

 

Même s’il est tentant d’en mettre plein la vue à l’auditeur en balançant un flux ininterrompu de notes, les meilleurs solos sont ceux qui respirent le plus. C’est dans les silences ou les notes longues qu’on peut insuffler le plus d’émotion dans ses solos.

Exercice 2 : idem exercice 1 avec deux contraintes supplémentaires

  • Le solo comporte au moins deux silences ou notes longues
  • Le solo comporte au moins deux bends et deux vibratos

On voit bien que j’ai relié des phrases entre elles avec des notes tenues ou des silences. Cela maximise l’impact émotionnel du solo.

J’ai aussi utilisé 2 armes indispensables pour enrichir son jeu : le bend et le vibrato, voyez la différence d’impact avec et sans :

Avec tout ça, n’oublions pas non plus de faire varier un peu le rythme pour rendre vos solos encore plus originaux, en leur donnant parfois un air un peu funky par exemple. Ne vous fermez aucune porte.

Essayez d’intégrer dans votre pratique quotidienne ce genre d’exercices, juste après le travail des gammes par exemple.

Réécoutez aussi vos solos préférés et essayez de comprendre pourquoi ils sont aussi réussis.

Que pensez-vous de ces deux trucs ? Quels sont les astuces qui ont le plus eu d’influence sur la qualité de vos solos ?