Quand je regarde les guitaristes que je préfère, je finis toujours par me dire que ce n’est pas étonnant qu’ils soient aussi bons, ils doivent jouer au moins 5h à 8h par jour… Si je jouais autant je pourrais finir par devenir tout aussi bon. Mais en réalité, je crois que la vraie question est : « comment ces guitaristes trouvent la discipline pour travailler autant leur instrument ? ».

On a tous des périodes où l’on repose un peu la gratte pendant quelques jours, quelques semaines ou parfois même quelques mois. Parfois à cause des choses de la vie, moins de temps, plus de boulot… Mais finalement, la plupart du temps, ce ne sont que des excuses. Si on repose la gratte, c’est souvent parce que la motivation s’étiole un peu avec le temps.

La motivation est souvent cyclique, on a des périodes pendant lesquelles on est à fond, pendant lesquelles on pourrait jouer jusqu’à se faire saigner et d’autres pendant lesquelles on prend la gratte 5mn, on tourne autour du manche sans trop bien savoir quoi faire, on la repose et on passe à autre chose.

On n’est jamais à fond tout le temps. Alors finalement, comment font les grands guitaristes pour arriver à travailler autant ?

Selon moi tout est dans l’inspiration et la recherche de sens.

Beaucoup de grands guitaristes ont un projet, une vision, une philosophie de l’instrument que beaucoup d’entre nous n’ont pas.

Se faire un programme ultra complet, hyper ambitieux, couvrant toutes les techniques et la théorie est vraiment une bonne chose, mais ce n’est pas tout. Comme j’aime le dire souvent, le pire exercice est celui qui n’est pas fait.

Il ne faut pas se faire confiance à soi-même quand on a des pics soudains de motivation, ça ne dure jamais bien longtemps.

Il faut se poser des questions plus profondes sur ce qu’on attend de notre pratique de la guitare. Finalement, pourquoi joue-t-on de la guitare ? On ne se pose jamais cette question.

Qu’est-ce que j’attends de toutes ces heures passées à travailler ?

Je pense que sans réponse à cette question, il est impossible de tenir un travail intensif sur la durée.

Dans tout ça, l’autodiscipline ne joue quasiment aucun rôle.

Trouver ce qui nous inspire et nous motive pulvérise toute l’autodiscipline du monde.

Peut-être que cet exercice que l’on a trouvé, ce plan d’action si ambitieux n’est pas fait pour nous, ne coïncide pas avec la raison pour laquelle on a démarré l’aventure de la pratique musicale.

Quand on a une véritable vision, un projet dans la pratique de la guitare, tous les choix que l’on doit faire finissent par couler de source.

C’est un cercle vertueux : avec un véritable objectif en tête, on va droit au but, on progresse plus vite et on a plus rapidement une récompense pour les efforts fournis, ce qui relance d’autant plus la motivation et l’envie d’avancer. Il ne faut jamais oublier pourquoi on joue.

Ne jamais arrêter d’écouter de la musique. Parfois on progresse plus en écoutant de la musique qu’en en jouant, ça ouvre l’esprit, éduque l’oreille, aide à affiner ses gouts et à trouver la direction que l’on a envie de prendre.

Après mes quelques années de pratique, je me rends compte que le plus important de tout est d’avoir des projets musicaux, que ce soit seul ou en groupe. Il ne faut pas travailler juste « pour devenir meilleur ». Ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas un but en soi.

Se prendre rien que 10 mn pour réfléchir à ses objectifs peut permettre de voir la musique différemment. Ça peut paraitre bête mais le mieux est de les écrire noir sur blanc, ça permet de les relire de temps en temps, quand, prit par le quotidien, on commence à décrocher et à s’écarter des choses qui nous font vibrer.

 

Qu’en pensez-vous ? Quelles sont vos motivations ?

Vous pouvez aussi voir mon autre article 5 idées pour rester motivé à la guitare,  qui donne quelques pistes pour rester motivé à la guitare quand ça devient un peu difficile.

 

Et bien sûr, n’hésitez pas à jeter un œil à la méthode que j’ai utilisée pour maîtriser le manche de guitare et surtout pour l’ancrer dans ma mémoire à long terme pour que ça devienne instinctif.