Se mettre à la guitare c’est motivant, ça donne du sens à la musique qu’on écoute, ça lance en nous un esprit de créativité, ça nous ouvre à l’art, ça fait de nous des artistes. Je conseillerais à tout le monde de démarrer d’un instrument sérieusement.

Mais c’est bien beau de vouloir faire de la guitare, mais pour faire ça sérieusement, il faut y passer du temps, et beaucoup. Si on veut se voir progresser, ce n’est pas une activité qu’il faut prendre à la légère, ça requiert un minimum de travail.

Quand on est plus jeune, on ne s’en rend pas toujours bien compte mais du temps, on en a pas mal. Je me vois encore pendant mes études à passer parfois jusque 4h avec ma gratte en rentrant des cours.
Mais le temps passant, on commence à bosser, on s’installe, puis viennent les marmots… et bien sûr la gratte, elle passe après tout ça. On la pose quelques jours, quelques semaines, puis on se retrouve finalement à ne plus jouer que de temps à autre, un weekend où on peut prendre le temps, où on a enfin un peu le temps de souffler, mais en pestant de ne plus savoir jouer ce morceau qu’on maîtrisait si bien.
Bon ok, je force peut-être un peu le trait mais vous comprenez l’idée.

Alors comment faire pour continuer à progresser quand on se sent complètement pris par le temps ?

Pas le temps ?

Déjà, il faut essayer de définir ce que « pas le temps » veut dire. Dans ma journée, combien de temps puis-je réellement me permettre de prendre pour moi ?

La guitare est une question de choix et de priorité. Quelques questions à se poser pour lesquelles les réponses peuvent nous ouvrir les yeux:

  • Suis-je si occupé que ça ?
  • Quelles sont les activités qui me prennent du temps et qui ne sont pas essentielles ?
  • Combien de temps par jour je passe devant la télé ? Sur Facebook ? Youtube ?

Il faut ensuite se demander quelle serait la durée idéale de pratique quotidienne. Elle sera différente pour chacun, en fonction de sa motivation, de ses inspirations, de ses projets. Pour certains, jouer 30mn ne serait déjà pas mal et pour d’autres, ce sera carrément insuffisant. Il faut y aller par pallier et ne pas vouloir en faire trop d’un coup.

Mais je pense qu’il faut accepter l’idée de ne pas jouer assez. Finalement, peu importe le temps qu’on passe sur sa guitare, on voudra toujours en faire plus. Si on ne joue que 15mn par jour, on se dit que ce n’est pas suffisant pour progresser, et qu’on ne peut pas faire évoluer son jeu sérieusement. Mais c’est la même chose pour celui qui joue 4h, sa pratique de la guitare l’aura amené à avoir des objectifs beaucoup plus ambitieux et il finira forcément par se dire que s’il veut atteindre ses objectifs, il doit jouer plus.
On ne joue jamais assez.

Le tout est aussi de bien se rendre compte du temps que l’on a au quotidien et que cet état ne durera peut être pas. Si vous n’avez que 20 minutes par jour à consacrer à la guitare, il faut prendre conscience de la valeur de ces 20 minutes et ne pas attendre les conditions idéales pour commencer à bosser sérieusement car il est possible qu’à l’avenir, vous n’en ayez plus que 10.

Il faut donc accepter le temps que l’on a, qui, de tout façon sera toujours insuffisant et tout mettre en œuvre pour l’optimiser. Il faut penser stratégie et toujours savoir à l’avance ce qu’on doit travailler chaque jour. Évidemment, si votre seul but est de vous amuser en jouant, sans plus d’objectifs, ne suivez pas ces conseils, au risque de ne pas avoir la motivation suffisante pour tenir.

Le mythe des 10 000 heures

Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de la fameuse règle des 10 000 heures, qui dit qu‘il faut 10 000 heures pour devenir un expert dans son domaine. Déjà, cette règle est déprimante, car si je joue une heure par jour, il me faudra presque trente ans pour devenir un expert… il en faut la patience… Au delà de ça, je pense que cette règle n’a aucun sens. On peut très bien passer 10 000 heures à travailler les mauvaises choses, et ne pas devenir un expert, mais juste être quelqu’un qui a perdu 10 000 heures de sa vie. Il faut penser efficacité plutôt que durée.

Chaque minute passée sur son instrument peut être une occasion de progresser. En passant rien que cinq minutes par jour sur son instrument, on peut se voir progresser. Si vous avez l’impression de stagner et de ne plus progresser, ajouter du temps de pratique ne réglera pas forcément le problème. Si on ne progresse pas, c’est qu’il y a forcément un problème de méthode. C’est ça qu’il faut attaquer.

Il faut devenir un geek de l’optimisation. Peu importe le temps passé, une session travail efficace est une session de travail efficace, que l’on y passe 15 minutes ou 4 heures. Les techniques de progression ne sont et ne doivent pas être différentes.

En commençant l’élaboration de votre session de travail, il est capital de penser en temps relatif et non absolu. Ne faites pas un plan de type: 10 minutes d’échauffement, puis 20 minutes de gammes, puis 30 minutes d’autre chose… c’est beaucoup plus difficile à tenir et on finit par se sentir mal de ne pas être foutu de tenir ses objectifs. Ma façon de travailler est de diviser mon temps de travail en pourcentage, comme par exemple, 10% d’échauffement, 20% de gammes etc. C’est beaucoup réaliste. Ainsi on prend le problème dans le bon sens: on prend la gratte et on se dit: combien de temps ai je devant moi ? Et on déroule notre process entièrement en fonction du temps disponible. C’est beaucoup moins culpabilisant puisqu’on finit toujours par faire précisément ce qui était prévu.

Faire de la guitare sans guitare

Faut-il vraiment une guitare pour progresser en guitare ? Pas systématiquement. Profitez du temps perdu dans les transports ou dans toute autre activité qui ne vous demande pas toute votre attention pour étudier la théorie, pour travailler votre oreille, pour chercher des idées de mélodies, pour vous familiariser avec des les progressions d’accord etc. Les possibilités sont infinies. Parfois, on pense ne pas pouvoir travailler la guitare simplement parce que l’on a pas l’accès physique à l’instrument.

Optimiser son efficacité

Déjà, le premier conseil que donnerais pour optimiser une session de travail, c’est de virer toutes les distractions possibles, pas de Facebook, YouTube ou autre, on finit toujours par ruiner le temps que l’on a si on se laisse trop souvent interrompre. Dans l’idéal, il faut même s’isoler si possible et se concentrer sur sa tâche à 200%. À époque, je me dispersait constamment sur le site guitariste.com, qui a un super forum. Mais l’ironie du truc c’est que je perdais mon temps à chercher comment devenir meilleur en cherchant sur internet au lieu pratiquer.

Pour optimiser sa pratique, le mieux est de ne pas avoir à réfléchir à quoi bosser quand on prend la gratte. C’est une perte de temps et d’énergie. Tout est à réfléchir en amont.

Même si le moteur est bien huilé, il ne faut pas travailler bêtement. Travailler les bonnes choses est capital mais il y a aussi une bonne façon de travailler les bonnes choses. C’est dangereux de débrancher son cerveau quand on bosse des parties techniques. Il faut toujours rester focus, conscient et concentré sur les choses que l’on essaie d’améliorer.

Il arrive aussi que l’on ne profite pas du temps que l’on a à cause de perte temporaire de la motivation, pour ça, je vous renvoie à deux de mes articles sur le sujet dans lesquels je donne des pistes comme l’importance d’avoir des objectifs et de trouver un sens dans sa pratique quotidienne.

 

Chaque minute compte

Une journée, c’est long, et il y a toujours des temps morts, même parfois cinq ou six minutes, pendant lesquels on ne fait rien. On attend quelqu’un, on attend que les pâtes finissent de cuire 🙂 bref, il y en a plein, et l’idée est de ne pas gâcher ce temps là. Naturellement, on a pas forcément le réflexe de prendre la gratte pour bosser. Mais en appliquant un système clair qui permet de savoir quoi jouer, n’importe quand, et indépendamment du temps que l’on a, chaque minute devient une opportunité de progrès. Ça peut paraître un peu extrémiste mais c’est inimaginable les progrès que j’ai pu faire avec cette technique. Même les jours où on pense ne pas pouvoir jouer du tout, en cumulant les temps morts, on peut parfois se retrouver à avoir joué plusieurs heures.

Bref, vous l’aurez compris, le but ici est d’enlever toute friction à la pratique de la guitare et de pouvoir utiliser chaque minute de la journée comme une opportunité pour s’améliorer, en travaillant en amont pour les rendre le plus efficace possible. Attention, je ne dis pas qu’il ne faut faire que ça. C’est toujours important de prendre le maximum de plaisir mais c’est une facette de la pratique qui me semble intéressante et qui a fondamentalement changé ma façon d’appréhender la guitare.

Dites moi ce que vous en pensez, retrouvez moi sur facebook et twitter et en attendant, vous êtes libre d’essayer une nouvelle application qui vous amène vers la maîtrise du manche sans se prendre la tête en quelques minutes par jour, avec un parcours personnalisé. Testez et dites-moi si ça vous plaît.